nocoVision
collected reviews on the 2023 album
'post interent' by record of tides
 
 

:: nocoVision
Record Of Tides :: post interent
Amusante perspective, cloturer la saison 3 de nocoVision (le 19 mars 2023), avec l'un de ses plus vibrants protagonistes. Qu'il en soit, ici-même, amplement remercié, autant que vous et celles et ceux qui m'ont accompagné durant ces quelques 5 années, véritables siècles sonores, qui nous séparent de l'un, présent, d'un autre désormais passé, à défaut d'un hypothétique futur. À l'instar des investigations neo-esthétiques de James Bridle, ontologiques d'un Gregory Chatonsky ou du présent POST-INTERNET de Record Of Tides, les choses ne sont plus aussi ... compliquées qu'elles ne puissent le paraître. Si notre perception du réel est désormais soumise à l'approbation d'une virtualité, sujette à une (encore) très relative approximation, il reste que nous jouons désormais les équilibristes, acteurs spectateurs d'un ballet de confusions sentimentales où le doute n'a plus aucune place. Nous pouvons amèrement le regretter, peu conscients des soubresauts de l'ombre et ses merveilleux postulats. Somptueuse iconographie de vitrine, elle-aussi produite par Sven Piayda, qui met en lumière "une" vérité sommaire, un flamboyant Helios vaporeux, chocolaté, au prise avec sa propre et indubitable fatalité. Nous le vérifierons, espérons-le, un jour ou l'autre, POST-INTERNET est assurément une réalisation charnière dans un parcours artistique parsemé de si nombreuses explorations constructives, qu'il nous est difficile d'en lister l'ampleur. ROT est, et demeure une plateforme mouvante, avant-gardiste, dont Piayda détient tous les login et passwords. "Orange" ne laisse aucun doute. Brillante ouverture, le track témoigne et procède d'une opposition factuelle, âpre lutte interne d'algorithmes furtifs, assaut d'un riff de guitare, surchauffe des composants applaudis par un public en liesse, masse émouvante - latence. "Becausetheinternet" Sven le clame à l'envi "i know, i know, i love the internet ...", confirmation d'une indéfectible filiation, une âme soeur tentaculaire, proliférante, un ciel bleu aussi affriolant que fut celui de la boite cartonnée vaporwave de windows 95. Premier signe d'une sinuosité évolutive, marqueur d'un éloignement sensible des territorialités numériques, "Matm Evh" procède du déplacement, une évidente rupture et la confirmation de nouvelles perspectives aux accents d'un lead guitar et du plaisir évident de l'instrumentiste. Réminiscences abyssales, "Random Darknet Shopper" captive nos scintillants instincts pour nos plus inquiétants versants ? Dévorant ses propres talents de mélodiste, Piayda chancelle, les bleeps de "Duis" annoncent un morcellement sine die, générique d'un film qui s'enfouit inéxorablement dans le gazouillis d'un brume printanière, confuse et heureusement rassurante. Invité sur "Aefx98_2", et plus encore sur "No Sign", Michael Schreiber (Primal Scapes) convoque les interstices nécessaires, matières génératives d'un propos défiant ses propres règles, une émulsion bicéphale très délicatement maîtrisée, sous peine de haute inflammabilité. Étrangeté de mise pour "Old Faith" et son soundscape ambient old-school, articulé autour d'une rythmique délicieusement foutraque et entêtante, une perle discrète. Vous ne résisterez immanquablement pas au tempo de "Cyan Sunrise", puissante inspiration, un souffle augurant les possibles destinées d'un ROT espiègle (cf. les 30 ultimes secondes). Si enfin, "Be Sure To Wear Flowers In Your Hairs" mérite une attention particulière, nul doute que le track ouvre une nouvelle dimension, celle d'un monde sonore (et pas que) poreux, un mixage aussi éclectique et ouvert à aucune autre certitude que le doute absolu, inconditionnel ...

Amusing perspective to conclude season 3 of nocoVision (on March 19th, 2023) with one of its most vibrant protagonists. Let him be abundantly thanked here, along with you and those who have accompanied me during these few five years, true sonic centuries that separate us from one present to another now past, in the absence of a hypothetical future. In the vein of the neo-aesthetic investigations of James Bridle, the ontological musings of Gregory Chatonsky, or the current POST-INTERNET of Record Of Tides, things are no longer as complicated as they may seem. If our perception of reality is now subject to the approval of a virtuality, still subject to a (relatively) approximation, it remains that we are now playing the role of tightrope walkers, actor-spectators in a ballet of sentimental confusions where doubt no longer has a place. We may bitterly regret it, unaware of the convulsions of the shadow and its wonderful postulates. The sumptuous storefront iconography, also produced by Sven Piayda, highlights, basic truth of a flamboyant, vaporous, chocolatey Helios, grappling with his own undeniable fate. We will verify it, hopefully sooner rather than later, that POST-INTERNET is certainly a pivotal release in an artistic journey punctuated by so many constructive explorations that it is difficult to list their full extent. ROT is, and remains, a moving, avant-garde platform, of which Piayda holds all the login and passwords. "Orange" leaves no doubt. A brilliant opening, the track testifies and proceeds from a factual opposition, an internal struggle of furtive algorithms, an assault of a guitar riff, overheating components applauded by a jubilant, moving mass - latency. "Becausetheinternet" Sven proclaims it loudly, "i know, i know, i love the internet ...", confirming an indestructible kinship, a tentacular, proliferating soulmate, a blue sky as tempting as that of the vaporwave cardboard box of Windows 95. The first sign of an evolving sinuosity, a marker of a noticeable departure from digital territories, "Matm Evh" proceeds from a shift, an evident rupture, and the confirmation of new perspectives with the accents of a lead guitar and the evident pleasure of the instrumentalist. Abyssal reminiscences, "Random Darknet Shopper" captivates our sparkling instincts for our most unsettling inclinations ? Devouring his own talents as a melodist, Piayda staggers, the bleeps of "Duis" announce a sine die fragmentation, the credits of a movie that inexorably disappears into the chirping of a confused yet reassuring spring mist. As a guest on "Aefx98_2", and even more on "No Sign", Michael Schreiber (Primal Scapes) summons the necessary interstices, generative materials of a discourse that challenges its own rules, a delicately controlled bicephalous emulsion, at risk of high inflammability. Strangeness prevails in "Old Faith" and its old-school ambient soundscape, articulated around a delightfully erratic and captivating rhythm, a discreet gem. You will inevitably succumb to the tempo of "Cyan Sunrise", a powerful inspiration, a breath heralding the possible destinies of a mischievous ROT (cf. the last 30 seconds). Finally, if "Be Sure To Wear Flowers In Your Hair" deserves special attention, there is no doubt that the track opens a new dimension, that of a porous sound (and more) world, a mixing as eclectic and open to no other certainty than absolute, unconditional doubt ...

thierry massard
nocovision.com